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 (eden) on the highway of fallen kings.

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Eden Westfield
Eden Westfield
≈ MESSAGES : 77
≈ AVATAR - © : jenna colemann (#chevalisse)
≈ PSEUDO : suika (romane)
≈ JOB : graphiste
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MessageSujet: (eden) on the highway of fallen kings.    (eden) on the highway of fallen kings.  EmptyMar 26 Mai - 15:21


“stay high, all the time”
{eden westfield}

nom(s) prénom(s) : Westfield, nom banal qui ne lui apporte pas grand chose excepté l'amour d'une famille soudée. Eden, comme le jardin des délices. Sa mère plus que croyante avait envie de cette référence biblique, comme pour tous ses enfants. ≈ âge : vingt neuf ans et trois mois qu'elle a vu pour la première fois le jour. ≈ origines : américaines, les westfield sont depuis toujours implantés aux Etats-Unis. ≈ métier : écrire ici. ≈ orientation : hétérosexuelle, Eden a toujours préféré les hommes, même si ses expériences ne sont pas nombreuses. ≈ statut civil : fiancée au deuxième amour de sa vie. Elle est heureuse la belle, en tout cas, elle le croit de tout son être. ≈ études : elle a étudié les langues romanes  en Europe avant de revenir travailler ici. ≈ traits de caractère : Plutôt réservée, Eden n'a jamais été très extravertie. Sans pour autant préférer la solitude à la compagnie, la jeune demoiselle préfère de loin écouter plutôt que parler. Elle est néanmoins loyale et attachante. Elle rit facilement, son sourire éclairant les visages. Elle rêve trop. Aussi naïve que timide, on lui prêterait le bon dieu sans confessions. Mais une fois qu'on la connait, elle est aussi ouverte que douce. ≈ groupe : soie. ≈ avatar : jenna-louise colemann.

{ i'm on my knees looking for the answer }
Eden, elle aime lire. Tellement. Elle passerait sa vie dans un grand fauteuil, un livre à la main qu'elle serait la plus heureuse. Pourtant, elle a préféré se tourner vers le monde des lignes, des formes et des couleurs. Devenue graphiste, elle travaille au magazine Cosmopolitan, injectant ses rêves dans les projets les plus fous. Eden, c'est une grande rêveuse, une grande idéaliste qui autrefois, pensait que le monde était attirable, dépourvu des plus grands vices. Mais elle est vite tombée dans le refus de croire à autre chose qu'au lendemain. Qu'un lendemain était possible, pas sûr, mais possible. Eden, elle ne sait pas dormir sans une veilleuse. Eden, elle a peur du noir. De la solitude. Une famille trop présente à chaque moment de la vie lui a donné le goût de la compagnie, et seule, ça l'angoisse. Eden, elle est contradiction. Elle aime la douceur, le sucré. Elle déteste la vanille. Elle a peur de découvrir l'horreur du monde. Parce que la vie lui a toujours sourit, et l'idée de se voir détruite lui donne des cauchemars. Alors elle s'accroche aux petits plaisirs qu'on lui offre.

≈ ≈ ≈


behind the mask:


Dernière édition par Eden Westfield le Mer 27 Mai - 10:10, édité 4 fois
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Eden Westfield
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≈ PSEUDO : suika (romane)
≈ JOB : graphiste
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MessageSujet: Re: (eden) on the highway of fallen kings.    (eden) on the highway of fallen kings.  EmptyMar 26 Mai - 15:21

{ another love }
Assise au premier rang,  Eden mâchouillait son tout nouveau stylo, acheté spécialement pour son entrée à la fac. Gaby s'était bien moquée d'elle au téléphone. Qui par tous les diables avait besoin d'un nouveau stylo pour sa rentrée ? Et bien, l'aînée des sœurs Westfield était prévoyante. Et l'idée de risquer de tomber en panne d'encre, ça l'angoissait au plus haut point. Elle avait donc couru la vieille au soir dans la première papeterie du coin et avait raflé trois bics. Pour être sûr. Et là, elle attendait impatiemment que le cours commence. Même si une boule de nerf avait pris place au fin fond de son ventre. La jeune femme avait eut le choix entre deux matières principales lorsqu'elle avait signé son papier d'inscriptions pour ses études de langues romanes. Latin ou Espagnol. Et Eden avait choisi la première option. Et là, assise sur sa chaise, une main sur son stylo l'autre sur son cahier, elle se demandait réellement pourquoi elle avait choisi cette langue morte. Elle n'avait même jamais fait de latin de sa vie entière. Par tous les diables, elle était née en Amérique et comptait bien y retournée. Alors perdue dans cet auditoire trop grand où tout le monde parlait français, la jeune fille se serait volontiers tapé la tête sur son bureau. Elle en était toujours à ses réflexions intenses lorsque le professeur arriva enfin. Relevant la tête, elle en oublia de mordre sur son stylo. Par tous les dieux - cette fois ci - il était... Indescriptible. « Bonjour. » Elle s'autorisa un petit sourire. Il avait un accent américain. Un vrai accent américain. Un bien de chez elle. Quelques secondes plus tard, un vieux monsieur entra à sa suite. « Cher étudiant. Je suis le professeur Lequin. Voici mon assistant pour l’année à venir, M. Wells. » Et le cours commença. Deux heures et demi de souffrances plus tard, Eden sortit enfin de la salle de latin. Et poussa un profond soupire de soulagement. Il faisait beau en ce début septembre, et elle se dirigea sans plus tarder vers la pelouse du campus. « Salut, moi c’est Clara. Et toi ? » La jeune fille tourna son regard vers d’où provenait la voix. « Hi. Moi c’est Eden. » « Eden ? C’est pas courant, t’es étrangère ? » La dénommée Eden sourit. « Oui, américaine. » Et très vite, la conversation démarra entre les deux étudiantes. « Regarde qui voilà ! Wills ! » « Qui ? » fit semblant de chercher Eden, mais son regard avait bien vite été attiré par le bel assistant. Cet homme faisait bouillir ses hormones. Elle n’avait jamais eu de relations sérieuses. Un petit baiser par-ci, une petite séance de pelotage par-là, mais ça s’arrêtait là. « Arrête, il te bouffe des yeux ! » Eden rougit. Parce que si il la bouffait des yeux, alors elle, elle le dévorait du regard, s’imaginant déjà dans ses bras, valser sous une terrasse de verre aux sons du dernier Eric Clapton. Ainsi démarra sa première journée de sa toute première année d’université. On ne pouvait pas dire que c’était parti sur un mauvais pied. Elle s’était déjà fait une copine et avait déjà trouvé l’homme dont elle rêverait les prochains mois. Oui, on pouvait faire pire.

Elle avait chaud, elle avait soif. Et elle regrettait de plus en plus d’avoir suivit Clara dans ce capharnaüm de corps entassé les uns sur les autres. Et encore, elle n’exagérait qu’à peine. Vêtue de sa robe la plus courte - qui soit dit en passant, avait semblé encore trop courte pour la jeune française - Eden essayait tant bien que mal que de garder sa dignité bien en place. Autour d’elle, les gens dansaient, fumaient, reniflaient des poudres blanches ou régurgitaient la quantité beaucoup trop importante d’alcool qu’ils avaient ingurgité. Eden poussa un profond soupire. Elle ne voulait qu’une chose, rentrer chez elle, prendre un bon bouquin et s’emmitoufler dans ses couvertures. Et puis, elle déprimait un peu. Aujourd’hui, c’était l’anniversaire de son plus grand frère. Et c’était la première fois qu’elle le passait loin de lui. Et puis quatre mois sans voir personne de sa famille, ce n’était pas facile. Secouant la tête, elle entreprit de slalomer entre les gens afin d’atteindre un coin du mur encore vierge de toutes éclaboussures. « Pas habitué aux fêtes estudiantines ? » sursauta quelque peu, Eden retint son souffle. Avant même de tourner le visage, elle savait qui lui parlait. Pour avoir imaginer sa voix suave un nombre incalculable de fois s’approcher de son oreille et l’avoir écouter pendant des heures parler de la Rome Antique. Ses poils de bras s’hérissèrent. Et enfin, elle ramena son regard sur celui aussi bleu que l’océan d’assistant du cours de latin. Elle sourit doucement. « Je préfère les livres. » Super, et maintenant elle passait pour la gamine coincée. Mais il émit un petit rire. « Voilà quatre mois que tu attises par curiosité Eden Westfield. » La jeune femme ouvrit grand ses yeux. Il connaissait son prénom. Son prénom. Il le connaissait. « Connaître ton prénom était tout de même la base. » Et voilà que maintenant, il lisait dans ses pensées. Reprenant difficilement une respiration normale, Eden se permit de lui rendre la pareille, à quelques détails prêts. « Et moi, je ne connais pas le vôtre. » Un temps se fit avant qu’il ne réponde. « Colin. » Colin Wills. Ça sonnait bien. Vraiment. « Permets moi de te raccompagner chez toi. » Elle hocha la tête, et la minute qui suivait, elle se retrouva dehors, marchant dans la rue aux côtés de l’homme qui hantait ses rêves les plus fous. « Vous êtes américain ? » Il acquiesça. « Californien même, j’ai passé toute mon enfance à Santa Cruz avant de déménager ici pour approfondir mes études. » Eden trébucha et Colin la rattrapa de justesse, posant une main dans le creux de son dos. Elle devait rêver. « Santa Cruz ? Mais c’est ma ville ! » Le jeune professeur éclata de rire. Doux son. « Si ça, ce n’est pas un signe du destin, alors je veux bien être foudroyé par un éclair maintenant. » Eden rougit, encore. Il était charmant. Et tellement beau. Trop vite, ils arrivèrent à la porte de son immeuble, un peu en dehors du campus. « J’espère que tu ne penseras pas de moi que je prends mes aises, mais j’en ai envie depuis que je t’ai vue mordiller ton stylo ». Et à peine eut-elle le temps de relever ses yeux bruns vers lui qu’il se pencha sur elle. Sur ses lèvres et les embrassa doucement. C’était certain, elle en avait oublié comment respirer. Vraiment, la France, ce n’était pas si mal après tout.

Couchée sur son lit Eden regardait avec amour Colin parlé au téléphone. Depuis hier dix huit heures, ils étaient enfin libres de s’afficher comme un couple normal. Trois ans d’attentes. Trois ans durant lesquels ils avaient du se cacher, mentir. Le pire, ça avait été de ne rien pouvoir dire à sa famille. Parce que les Westfield avaient toujours été proches, mais là, c’était la carrière de Colin qui avait été en jeu, et connaissant ses parents, Eden avait préféré ne rien dire. Seul Jacob avait été au courant. Le jeune homme raccrocha enfin. « C’est bon ! L’appartement nous attend tout rénové ma belle. » Mais Eden ne parvint pas à sourire. Il fronça les sourcils, s’approchant d’elle, embrassant la naissance de sa clavicule. « Personne n’est au courant pour nous chez moi. Et je vais revenir après trois ans, en couple avec un homme plus âgé qui s’avérait être mon professeur et avec qui nous avons loué un apparemment. C’est dingue. » Elle était angoissée. Du qu’en dira-t-on, des regards, des suspicions de sa mère croyante. « Tout va bien se passer bébé. Je n’ai rien envie d’autres qu’être avec toi, tout le temps. » La brune s’autorisa enfin à sourire un peu. De toute façon, le grand come back attendra demain. Aujourd’hui, elle s’autorisa une fois de plus à plonger avec passion entre les mains savantes de son amant. Quatre jours plus tard, Eden accusait les regards de sa famille. « Il te traite bien ? » Elle tourna son regard vers Asaël, l’aîné. « Evidemment ! » « Bon, c’est tout ce que j’ai besoin de savoir, content pour toi p’tite sœur, j’dois y aller, à plus ». Secouant la tête, le patriarche prit sa fille dans les bras, la regardant sous toutes les coutures. Annoncer son statut à ses proches n’avaient pas été facile. Mais étrangement, ça c’était mieux passé que ce dont elle espérait. Et Colin devait arriver dans deux heures. « Vous verrez, il est adorable. » « Mais quand même, qu’il ait été ton professeur me dérange un peu » lui répondit sa mère, d’une moue contrariée. Eden lui sourit simplement. Elle s’y ferait. Comme Eden avait dépassé cette appréhension. Elle l’aimait, elle ne pouvait rien y faire. Trois ans passèrent encore. Avec joie, la jeune femme de maintenant vingt quatre ans avait été embauchée chez Cosmopolitan, en tant que graphiste. Rien à voir avec ses études de langues romanes, mais elle s’était découvert une passion dans ce type de job. Et elle ne comptait pas le lâcher de sitôt. Gaby avait été verte en apprenant où elle avait été embauchée. Après tout, c’était bien la cadette qui ne jurait que par la mode. Dans la cuisine du merveilleux appartement qu’elle partageait avec Colin, Eden préparait le repas. Il lui avait dit qu’il rentrerait plus tôt, une surprise l’attendait. Et comme une petite fille, Eden chantonnait devant ses fourneaux. Elle lui avait plusieurs fois dit ô combien elle aimerait un chien. Peut-être était-ce cela qu’il lui ramenait ? Un bébé chien ? Souriant comme une bien heureuse, elle entendit enfin la porte d’entrée claquer. « Colin ! » Elle lui courut dans les bras. « Tu vas bien ? » Il rit doucement, ôta sa veste, l’embrassa chastement sur les lèvres et releva ses yeux brillants dans les siens. « Magnifiquement bien mon ange. J’ai quelque chose pour toi, viens dans le salon. » « Je dois juste éteindre sous l’eau, ça va bientôt bouillir. » La tirant par la main, il secoua la tête. « Laisse, ça peut attendre. » Elle le suivit. Une fois arrivée dans leur petit salon, Colin se tourna vers elle. « Je suis le plus heureux des hommes depuis que je t’ai rencontré, voilà déjà six ans. J’ai envie de fonder une famille avec toi, vieillir jusqu’à être dans une chaise roulante. Te voir sourire jusqu’à la fin. » Et il mit un genou à terre, les yeux rivés à ceux d’Eden. « Eden Westfield, me ferais-tu l’honneur d’être ma femme ? » Il sortit un écrin de sa poche, l’ouvrit et découvrit une bague stupéfiante. Et elle, elle ne savait plus quoi dire. Les larmes lui montèrent aux yeux, et un seul mot parvint à franchir ses lèvres. « Non. »

Trois semaines. Trois semaines qu’elle avait dit non, qu’il était reparti en France. Sur le canapé, Eden regardait le vide. Vingt et un jours qu’elle n’était plus elle-même. A vrai dire, elle ne savait pas trop pourquoi elle avait dit non ce jour-là. Mais alors que Colin était à genoux devant elle, ça avait été une révélation. Eden ne pouvait l’épouser. Elle ne se voyait tout bonnement pas finir Madame Wills. Et ça avait été une torture de le laisser partir, de savoir que toute leur histoire venait à prendre fin. Mais la jeune femme savait qu’elle était en tord, vraiment. Mais la douleur n’était pas plus mince pour autant. Et aujourd’hui, elle n’avait plus de larmes pour pleurer. Et elle n’avait qu’une envie, vendre cet appartement, lui reverser la moitié et sur cette dernière parole, recommencer sa vie. Ce nouveau travail à Cosmo lui avait été d’une grande aide. Elle était la gentille petite graphiste, nouvelle, pleine d’entrain. A quoi bon montrer ce qu’elle vivait à des gens qu’elle ne connaissait pas. Non. Si elle voulait réellement redevenir celle qu’elle était il y a trois semaines de ça, elle devait le faire au boulot. De toute façon, c’était fait et elle ne pouvait revenir en arrière. Secouant la tête, Eden se reprit. Première étage, sortir. De cet appartement, autrement que pour aller au bureau. La jeune femme fit rapidement le numéro de sa jeune sœur. Si une personne savait sortir, c’était bien elle. Et dans l’heure qui suivit, Eden se retrouva attablée au bar du coin. « Bon, en bonne sœur, je devrais te dire que tu trouveras mieux, et tout le blabla, mais j’l’aimais bien moi ce Colin. » Eden sirota son cocktail, grognant en même temps. « Merci Gaby, tu sais, tu peux tout aussi bien lui dire que toi, t’acceptes de te marier. » « Hé ho, je suis et resterai une femme libre. Mais bref, deuxième étape, te trouver un mec potable qui te fera oublier ce Voldemort. » La jeune femme fronça les sourcils. Qu’est-ce que diable Voldemort venait faire dans l’histoire ? « Ben, tu sais, celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom » Elle s’autorisa un petit rire. Mais après aussi peu de temps, comme si elle avait eu le temps de regarder d’autres hommes. Il y avait bien eut ce type un peu étrange qui d’après Claire, la réceptionniste, l’avait suivit du regard plusieurs fois au boulot. Mais à part ça… « Toi, tu penses à quelqu’un ! » Vidant la fin son verre d’un coup, Eden s’adossa à sa chaise. « Je ne pense à personne, c’est juste que… enfin, apparemment, il y avait un des mecs qui travaille chez Cosmo qui me regarderait passer. Mais bon, tu connais les réceptionnistes, elles aiment commérer. » Puis surtout, elle avait entendu dire que ce mec aux allures parfaites avait tout d’un Don Juan. Et ça, c’était bien au dessus de ces forces. Puis aller, fallait pas rêver. Un homme presque taillé dans la pierre de Michel Ange ne pouvait en tout honnêteté par s’intéresser à une fille comme elle. Aussi simple. Aussi peu femme fatale.

« Westfield ! » Eden grinça des dents. Merde. Fallait vraiment que ce soit aujourd’hui que son boss vienne l’emmerder. « Je peux savoir pourquoi diable tu n’as toujours pas rendu le layout pour M. Green ?! J’avais demandé ça sur mon bureau CE MATIN ! » Elle poussa un profond soupire. Elle aimait son boulot, mais par tous les slips sales du président, elle les lui ferait bien bouffer à cet imbécile de boss. Et le fait que son copain soit passé rédacteur en chef n’a fait qu’empirer les choses. Christian le déteste. Et il passe sa haine sur la jeune femme. Grand dieu, c’est des concours de celui qui pisse le plus loin. Grognant dans sa barbe inexistante, la jeune femme de presque vingt six ans sourit à son supérieur. Bien sûr, il aurait son layout tout de suite. Bien sûr, il allait pouvoir se les mettre dans son derrière. Avec toutes ses salutations. Eden sourit pour elle-même. Un an et demi qu’elle avait tourné la page. Un an et demi que sa sœur lui demandait à chaque fois qu’elles se voyaient comment Eden avait réussi à dégoter pareil trésor. Un an et demi que l’aînée lui faisait les gros yeux. Mais pourtant, elle n’avait pas tord. Six semaines après sa première et unique rupture, elle était dans un restaurant plutôt chic, assise face à un homme aux traits durs mais ô combien avenants. Elle s’était sentie mal à l’aise au début. Pas à sa place. Elle ne s’était jamais trouvé belle femme. Peut-être mignonne. Mais banale. Pourtant, elle avait surmonté sa gêne et quelques temps plus tard, elle trouvait le deuxième homme qui partagerait son lit. Trois heures plus tard, la jeune femme tourna la clef dans l’appartement de Luke. Son Luke. Et se laissa tomber de tout son long sur le canapé deux places. « Et bien ? Mauvaise journée ? » Eden releva la tête, sourit en voyant le doux regard de son petit ami. C’était tellement différent. Mais tellement bon. « Si je te dis que j’ai envie de commettre un meurtre et de dissimuler le corps ? » « Je te dis que je te donne les sacs. » Eden éclata de rire et vint se pelotonner contre le torse de son amant. Elle avait mis du temps à admettre qu’elle était tombée amoureuse de lui. Ça avait été rapide, brutale, fatale. Mais aujourd’hui, elle ne voyait pas sa vie sans Luke. Elle était heureuse. Elle se sentait vivre. Et même si la peur que sa stupide conscience vienne à nouveau lui pourrir sa relation, elle était néanmoins persuadée que ça irait. Parce qu’elle était amoureuse, et quand ça, ça va, tout va non ?

Assise derrière son ordinateur, les yeux rivés sur sa main, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de sourire. Elle avait sauté le cap. Et contrairement à ce qu’elle pensait, elle n’avait pas fuit. Elle n’avait pas eu peur. Et aujourd’hui, elle avait une magnifique bague autour de son doigt. Et un sentiment d’amour encore plus profond grandissant en elle. « Oulaaaa. » La brune releva la tête. Sophia ou Anne ou même Fanny la regardait avec de gros yeux. A vrai dire, elle ne se souvenait jamais des prénoms des secrétaires, passant trop peu de temps parmi elles. « C’est une bague de fiançailles que je vois là ?! » Eden fronça les sourcils et hocha la tête. Non, c’était un morceau de fromage. Certaines pouvaient vraiment être stupides. « Mais… C’est qui ton fiancé ? T’étais pas censé être la copine de Luke ? » Dit la dénommé Sophia, Anne ou Fanny, accentuant grâce à ses longs doigts crochus les derniers mots. Et la jeune femme eut qu’une envie, lui faire bouffer ses extensions blondes. « Oui, je suis bien censée l’être. Et c’est lui mon fiancé. » Elle secoua la tête, reportant son attention sur son écran, ne voyant ainsi pas l’air dégoûté de la demoiselle. Mais celle-ci ne lâcha pas l’affaire et vint se poser derrière l’écran. Poussant un profond soupire d’agacement, Eden releva les yeux. « Quoi ? » « Non mais je sais pas… C’est bizarre de se fiancer à quelqu’un qui est infidèle, tu ne trouves pas ? » « Hein ? Tu débloques. Maintenant, si tu pouvais me foutre la paix, ça serait génial, merci. » Eden grinça des dents. Elle savait très bien que son petit ami plaisait aux dames de l’agence. Mais de là à ce qu’elles viennent lui raconter des conneries, elles tombaient encore plus bas dans son estime. Et la jeune fiancée grogna un pathétique entre ses dents. Vraiment. N’importe quoi. Le soir même, la brune se coucha près de Luke dans leur nouveau petit loft. Faisant glisser ses doigts sur le torse sculpté de son amant. « Je t’aime Stark. » Il lui sourit, se pencha pour l’embrasser et se souleva, de façon à se retrouver au-dessus d’Eden. Accrochant ses jambes blanches autour de sa taille, la brune sourit. Se laissant porter par les sensations toutes plus bonnes les unes que les autres qu’il lui procura. Oubliant jusqu’aux ongles trop roses des employées de cosmo.

« Un cookie au chocolat et un lait à la fraise. Oh, et si vous saviez mettre un peu de chantilly sur le cookie, vous seriez un amour ! » Contente de son petit encas et passant l’éponge sur sa gourmandise un peu trop présente dans sa vie, la petite brune sortit du petit magasin en face de son immeuble. Et faillit rentrer dans un homme beaucoup plus grand. Manquant de renverser la moitié de son lait fraise, la belle jura. « Désolée. Vraiment, mais j’aime tellement cette boisson que… » Mais elle ne put jamais terminer sa phrase. Ses yeux s’agrandir, sa bouche s’ouvrit et elle manqua encore une fois de lâcher ses biens. « Eden ? » Merde. Elle voyait que deux options. S’enfuir, très loin ou sourire. Mais en bonne petite fille civilisée qu’elle était, elle choisit la deuxième option. « Colin. » Jamais elle n’aurait cru le revoir après tant d’années. Elle le pensait parti en France pour toujours. Mais le voilà, face à elle, aussi beau que dans son souvenir. NON. Non. Pas aussi beau. Aussi… brun. Voilà, il était brun. Comme elle s’en souvenait. « Qu’est-ce que tu fais ici ? » Colin passa une main dans ses cheveux. Se grattant l’arrière de la nuque comme il en avait l’habitude. « Je suis de retour ici, pour de bon. J’avais besoin de revenir. Et toi tu vas… fiancée ? Tu es fiancée ? » Ses sourcils froncés, il fixait la main d’Eden. Celle-ci serra son poing. Son cœur cognant beaucoup trop vite dans sa poitrine. « Je… oui. » Elle n’avait absolument aucune idée de quoi dire d’autres. Oui, elle avait choisi un autre à épouser plutôt que lui. Parce que le pire, c’est qu’ils ne s’étaient pas quittés en mauvais terme. Aux dernières nouvelles, ils s’aimaient toujours le jour où il était parti. Elle avait juste refusé de l’épouser. Et il l’avait quitté. Abandonné. Parce qu’au fil du temps et de discussion avec sa sœur, elle s’était rendue compte que oui, elle avait dit non, mais que pour elle, ça n’avait pas signé leur séparation. C’était lui, qui était parti. Loin. Sans plus donner de nouvelles. Et ça, pour ça, elle lui en voulait. Même si c’était peut-être irrationnel. « Et tu l’aimes ? » Eden ouvrit la bouche. Puis la referma. « T’as vraiment envie de poser cette question ? Après cinq ans, c’est la première chose qui te vient à l’esprit ? » Elle croisa les bras. Ou presque, ce que ces paquets lui permettaient. « Je comprends pas. Après six ans, tu me refuses, mais là, tu sautes au cou du premier venu. » « T’es vraiment con. » Et sur ce, Eden partit à grande enjambées vers les portes de l’agence, fulminante. Elle ne pouvait empêcher son cœur de se serrer. Il n’avait pas le droit de revenir comme ça, pas le droit de tout chambouler. Pas le droit. Il avait été son premier amour, on oublie pas son premier amour. Mais elle était amoureuse de Luke. Elle était heureuse. Elle voulait être heureuse. Et si elle voulait continuer sur ce chemin, elle ne devait plus voir Colin, plus jamais. Ou alors, elle signerait son arrêt de mort. Cardiaque, elle entend.
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